mercredi 23 mai 2012

JOUISSANCE DE GROUPE : SOUMISSION DE L'INDIVIDU


"PLUS HAUT ! JE NE VEUX VOIR QU'UNE SEULE TÊTE !" Mandryka © 2004

Jacques Lacan
à propos du mot "société" :

"Il n'y a pas tellement
longtemps
qu'on a inventé ce mot,
et l'on peut s'amuser de voir
à quelle impasse concrète
mène, dans le réel,
la notion de la société
comme responsable
de ce qui arrive
à l'individu,
dont l'exigence
s'est finalement
traduite par
les constructions
socialistes." 


"LE CLOU QUI DÉPASSE APPELLE LE MARTEAU."
* Proverbe Japonais 

Dessin de Sissoev (agrandir le dessin)

Viatcheslav Syssoev (ou Syssoiev) ou (Sissoev)...
le site qui expose tous ses dessins : 





Viatcheslav Syssoïev, dessinateur et caricaturiste d'origine russe
LE MONDE | 14.04.2006 à 12h14 • Mis à jour le 14.04.2006 à 16h25
Par Daniel Vernet 

Le dessinateur et caricaturiste d'origine russe Viatcheslav Syssoïev est mort récemment à Berlin, où il vivait depuis quelques années. Il était âgé de 68 ans. 

Viatcheslav Syssoïev appartient à cette génération de Soviétiques qui, dans les années 1970, ont essayé à leurs risques et périls de desserrer le carcan des interdits officiels. Son oeuvre est une peinture féroce du "socialisme réellement existant", comme on disait officiellement à Moscou pour caractériser une société marquée par le totalitarisme, l'absurdité, les pénuries, l'alcoolisme. 

Il était né le 30 octobre 1937 à Moscou et avait découvert, selon son propre aveu, à travers la BBC que "le modernisme existait de nos jours en Russie". Il venait d'entendre qu'une exposition non autorisée de peintres non conformistes avait été dispersée dans un parc de la capitale par des bulldozers. 

Critique sans être dissident, Syssoïev n'avait qu'une ambition : donner à voir, par ses dessins et ses caricatures, la réalité de l'Union soviétique. Il la traitait par la dérision en détournant les slogans triomphalistes et ceux du régime. Ses "héros" sont des personnages à têtes pyramidales comme des blocs de béton et à longs manteaux qu'on devine faits en cuir du KGB. 

C'était plus que n'en pouvaient supporter les censeurs vigilants des bonnes moeurs communistes. En 1977, Syssoïev est empêché de participer à une exposition de peinture non officielle à Leningrad. C'est le début d'années de tracasseries policières. Des oeuvres jugées "pornographiques" sont confisquées, en 1979, à son domicile par le KGB, dont des livres de Pasternak, Tsvetaïeva, Soljenitsyne, et des reproductions de Gauguin ou Magritte... Ses propres dessins sont saisis afin d'être soumis à une expertise. Sont-ils "antisoviétiques" ou "pornographiques" ? La réponse va de soi : ils sont l'un et l'autre. Quelques semaines plus tard, il est condamné à quinze jours de prison pour "houliganisme". 

Syssoïev se cache pendant trois ans pour échapper à la police. Quand il est pris, un jour de février 1983, il est condamné à deux ans de camp et expédié à Arkhangelsk, dans le nord. Pour le faire sortir, des artistes se sont mobilisés, notamment en France où plusieurs de ses albums ont été publiés : La vie est devenue meilleure (Maspéro, 1980), allusion ironique à un slogan stalinien, ou Silence, hôpital ! (Scarabée and Co, 1984), ainsi qu'un roman, Schizoïev (Aubier, 1989). 

Le Monde a publié plusieurs caricatures de Syssoïev, dont en 1984 une double page où il mettait en scène avec humour sa propre arrestation. 

Daniel Vernet


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